À propos…

 

 

                                                                                                                              Photos @Jean-Christophe Pratt

 

Je vous écris de ce lieu, non loin de l’océan, en pleine nature.

D’ici, je vois les arbres par la fenêtre, le terrain de pétanque où l’été, se jouent des tragédies minuscules.

J’ai vécu à Lans-en-Vercors, j’ai vécu en Savoie, j’ai vécu à Marseille, à Londres, à Paris, à Bruxelles.  Mais d’où je viens ? Je ne saurais dire.

Animal logographe, je me nourris de mots écrits, crus ou cuits. Après des études de lettres et de politique, j’ai travaillé chez Larousse. J’anime des ateliers parce qu’ils permettent, comme dit Hubert Haddad, « de découvrir les possibilités inexplorées de tous et chacun – ce qu’on appelle la vie intérieure» et les territoires insoupçonnés de l’imaginaire.

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Derrière moi, mon camp de base. La bibliothèque.

Elle ressemble à un immeuble plein de fenêtres ouvertes.

Anaïs Nin, dans sa collection Stock rose, Virginia Woolf, Doris Lessing et Alice Munroe, en anglais et en français. Proust aussi, Henri James. Les explorateurs de l’intérieur. Chantal Thomas, Françoise Héritier, Duras

Et des historiens, des psychanalystes, des sociologues, des essayistes. Une collection de guides de voyages. Une vieille édition d’Alice au pays des Merveilles. Les poètes chuchotent dans mon dos, Pessoa, Whitman, Pavese, Sylvia Plath, Louise Labbé, Neruda, Jacottet, Yannis Ritsos. Poeti Italiani Del Novecento, qui me rappelle Bob Dylan, Tangled up in Blue.

“Then she opened a book of poems/ and handed it to me/written by an Italian poet/From the thirteenth century”.

Une lampe rouge chinée à Bruges, sa cousine rouge la machine à écrire Valentine et le Red Book de Jung.

Mon ordinateur et mes carnets pour écrire. J’aime le rythme des doigts sur le clavier. Autre geste mais tout autant incarné pour moi, que le stylo sur le papier.

Quand j’ai envie d’écrire quelque chose, c’est que je sens qu’il y a derrière, une énigme, une question qui n’a pas forcément de réponse. Je tisse comme l’araignée des points autour de cette question jusqu’à ce que j’arrive au noyau. J’aime chercher. Les mots surgissent de ce noyau. Comme dans les coloriages magiques.

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Mon cabinet de curiosité – objets qui m’irriguent et m’accompagnent.

Le point d’interrogation : quête et questionnement  – all research is a me-search.

La chouette sur un œuf d’autruche : celle qui cherche à voir l’envers des choses, la part d’invisible. Et contredit l’autruche qui veut toujours mettre la tête sous le sable.

La virgule : l’outil, le texte.

L’arbre : la transmission, la famille, l’intergénérationnel.

Le pot à pharmacie Tabellae Cum Kermes : mes sorcières. Tout projet d’écriture, infuse. C’est la part de magie, d’inattendu, d’inconnu dans toute création. Chose difficile à accepter pour qui aime tout contrôler.

La baleine : la mère en moi, « l’amour qui manque à tout amour » (Christian Bobin), Moby Dick.

 

Musique : J’ai tout dis – Camille